Edition spéciale : ARTE Journal diffusé en grec
Solidaire de la radio-télévision publique grecque ERT, dont la diffusion a été brutalement interrompue, ARTE Journal sera exceptionnellement diffusé en version grecque, ce soir à 19h45 sur cette page.
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“No signal”
C’est le dernier message émis le 11 juin à 23 h (heure locale) de l’audiovisuel public ERT. Plus de diffusion. Cette mesure radicale et sans précédent a été mise à exécution sans préavis au moment où les chefs de file de la troïka des créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI) sont à Athènes.
L’audiovisuel public appartient aux multiples organismes d’Etat qui devaient être restructurés ou fusionnés en vertu du protocole d’accord signé entre la Grèce et ses bailleurs de fonds. Selon les syndicats, en fermant ERT, le gouvernement remplit d’un coup l’objectif assigné par les créanciers de la Grèce de supprimer 2.000 emplois publics d’ici à la fin juin. Il justifie son choix par la faible audience des radios et des chaînes de télevisions publiques ainsi que par leur manque de ressources financières, notamment publicitaires.
Le gouvernement a néanmoins précisé que l’organisme public rouvrirait un jour sous une autre forme, avec un nombre de salariés considérablement réduit. Le porte-parole du gouvernement Simos Kédikoglou a détaillé un projet de loi portant sur la création d’”une nouvelle radio, internet et télévision grecque” qui devrait s’appeler Nerit S.A. et commencer à fonctionner d’ici fin août, avec 1.200 employés. En attendant, les 2 656 salariés actuels recevront une compensation et seront autorisés à postuler à un emploi dans la nouvelle structure. “Ils disent qu’ils vont rouvrir en septembre, mais rien n’est aussi permanent que le provisoire en Grèce”, lâchait Dimitris Papadimitriou, directeur général de la radio à ERT.
C’est le dernier message émis le 11 juin à 23 h (heure locale) de l’audiovisuel public ERT. Plus de diffusion. Cette mesure radicale et sans précédent a été mise à exécution sans préavis au moment où les chefs de file de la troïka des créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI) sont à Athènes.
L’audiovisuel public appartient aux multiples organismes d’Etat qui devaient être restructurés ou fusionnés en vertu du protocole d’accord signé entre la Grèce et ses bailleurs de fonds. Selon les syndicats, en fermant ERT, le gouvernement remplit d’un coup l’objectif assigné par les créanciers de la Grèce de supprimer 2.000 emplois publics d’ici à la fin juin. Il justifie son choix par la faible audience des radios et des chaînes de télevisions publiques ainsi que par leur manque de ressources financières, notamment publicitaires.
Le gouvernement a néanmoins précisé que l’organisme public rouvrirait un jour sous une autre forme, avec un nombre de salariés considérablement réduit. Le porte-parole du gouvernement Simos Kédikoglou a détaillé un projet de loi portant sur la création d’”une nouvelle radio, internet et télévision grecque” qui devrait s’appeler Nerit S.A. et commencer à fonctionner d’ici fin août, avec 1.200 employés. En attendant, les 2 656 salariés actuels recevront une compensation et seront autorisés à postuler à un emploi dans la nouvelle structure. “Ils disent qu’ils vont rouvrir en septembre, mais rien n’est aussi permanent que le provisoire en Grèce”, lâchait Dimitris Papadimitriou, directeur général de la radio à ERT.
A consulter aussi :
- ERT résiste et continue à diffuser sur le web
- Un live blog sur les derniers évènements concernant la fermeture de l’ERT (Okeanews.fr)
- L’édito de Reporters sans frontières (RSF):Le gouvernement grec veut-il faire l’économie de la démocratie ?
Une mesure économique explosive
Les syndicats appellent les Grecs à descendre dans la rue pour protester contre cette fermeture. Une contestation soutenue par certains acteurs de la vie publique dépendants de l’audiovisuel grec, à commencer par Mgr Ieronymos, l’archevêque d’Athènes et primat de Grèce, qui s’est immédiatement joint au mouvement comme la majorité des prêtres. ”Il faut comprendre qu’il s’agit des seules antennes qui retransmettaient, en radio et à la télévision, la messe le dimanche matin, tous les jours de la semaine sainte avant Pâques, à Noël ou le 15 août. Cela donnait de l’espoir et réconfortait les fidèles qui ne pouvaient pas se rendre à l’Église, où encore les Grecs vivant à l’étranger. Ils sont aussi nombreux que ceux qui habitent en Grèce et la retransmission de la messe était un petit coin de Grèce”, estime-t-il. L’orthodoxie est religion d’État en Grèce, et le pays compte, selon les chiffres officiels, plus de 90% d’orthodoxes. Il n’était donc pas rare de voir les liturgies sur les quatre signaux nationaux, dont l’antenne internationale.
Des Grecs du Venezuela, des États-Unis ou du Japon, sont intervenus par téléphone pour soutenir le personnel. L’un d’entre eux n’a pas hésité à dire à l’antenne, avant la coupure des programmes, que la chaîne nationale était le seul moyen pour lui de ne pas oublier la langue de sa terre natale, et de célébrer les fêtes religieuses dans son salon.
Les syndicats appellent les Grecs à descendre dans la rue pour protester contre cette fermeture. Une contestation soutenue par certains acteurs de la vie publique dépendants de l’audiovisuel grec, à commencer par Mgr Ieronymos, l’archevêque d’Athènes et primat de Grèce, qui s’est immédiatement joint au mouvement comme la majorité des prêtres. ”Il faut comprendre qu’il s’agit des seules antennes qui retransmettaient, en radio et à la télévision, la messe le dimanche matin, tous les jours de la semaine sainte avant Pâques, à Noël ou le 15 août. Cela donnait de l’espoir et réconfortait les fidèles qui ne pouvaient pas se rendre à l’Église, où encore les Grecs vivant à l’étranger. Ils sont aussi nombreux que ceux qui habitent en Grèce et la retransmission de la messe était un petit coin de Grèce”, estime-t-il. L’orthodoxie est religion d’État en Grèce, et le pays compte, selon les chiffres officiels, plus de 90% d’orthodoxes. Il n’était donc pas rare de voir les liturgies sur les quatre signaux nationaux, dont l’antenne internationale.
Des Grecs du Venezuela, des États-Unis ou du Japon, sont intervenus par téléphone pour soutenir le personnel. L’un d’entre eux n’a pas hésité à dire à l’antenne, avant la coupure des programmes, que la chaîne nationale était le seul moyen pour lui de ne pas oublier la langue de sa terre natale, et de célébrer les fêtes religieuses dans son salon.
Plusieurs centaines de personnes restaient rassemblées mercredi en fin d’après-midi devant le siège de la ERT dans la banlieue nord-est d’Athènes. Un concert “de solidarité” est prévu dans la soirée.
Sophie Rosenzweig / ARTE Journal
posted by selana